L'est de la Thailande: l'Isan.
Mercredi 7 décembre. Jour 28:
Ça y est après une bonne nuit passée dans le bus, nous sommes arrivés à Udon Thani dans l'Isan, partie est de la Thaïlande, très peu fréquentée par les touristes et apparemment plus authentique... On verra bien ça!
Arrivée à 8h, il nous faut encore aller jusqu'à l'auberge et par chance, la chambre est prête et le lieu vraiment cool. On boit des cafés, on glande un peu et on part pour visiter les alentours. Bon, on aura pourtant bien marché 4h de suite, on ne voit rien de très intéressant... A vrai dire, les grandes villes en Thaïlande n'ont rien d'exceptionnel mises à part Bangkok, Pai et Chiang Mai peut être. Et Udon Thani n’échappe pas à la règle: articulée autour de grands axes sans charme bordés de kilomètres de câbles électriques, elle est envahie de motos, voitures et véhicules en tout genre. Seul le marché de nuit redonne à la ville un peu de charme. On s'en éloignera donc demain juste le temps de la journée en espérant voir de jolies choses à Nong Khai, petite ville au bord du Mékong, juste en face du Laos. On est par ailleurs très content de pouvoir reprendre le train qui n'existe pas dans le nord où nous étions depuis deux semaines. C'est un moyen de locomotion très lent mais très économique, et c'est vraiment une ambiance à vivre. Nous on adore.
Des câbles, des câbles, et encore des câbles. Il paraît que des gens meurent électrocutés pendant la mousson. Tu m’étonnes!
Au final c'est notre première journée mitigée ici, sans rien à raconter... On est très très observés dans la rue (même un peu trop) et on ne croise aucun touriste! Le soir, c'est même compliqué de trouver à manger dans les restaurants car tout est écrit en thaï.. allez déchiffrer ça! Du coup on choisi au hasard un plat mais mauvaise pioche, on se retrouve avec une soupe gluante au poulet (sans ses pattes heureusement )... On rentre à l'auberge et on se dit qu'on est peut-être un peu fatigués aussi. 14h de bus quand même, c'est autant qu'un Paris-Bangkok ... Ça ira mieux demain!
Jeudi 8 décembre. Jour 29:
Ce matin réveil à 6h30 pour prendre le train pour Nong Khai! On avoue, c'est rare que l'on soit aussi matinaux, on voit donc un de nos premiers lever de soleil!
On court jusqu'à la gare en ayant complètement omis un détail: la ponctualité des trains. Le nôtre arrivera en effet une heure plus tard sans que personne ne s'en formalise, nous laissant le temps de sympathiser avec les chauffeurs de touk' touk' qui glandent sur le quai et de préparer le road trip d’aujourd’hui. On lit dans le guide que Nong Khai compte une boulangerie allemande, on y passera donc avant d'aller à la location de scooter.
Petite partie de dames avec des capsules de bière (ils ont gravé ce banc)
Ça bosse dur de ce côté aussi!
Arrivés à Nong Khai 1h plus tard, on doit comme à chaque arrivée en bus ou train éviter la horde de tuk' tuk' et taxis qui proposent de nous amener en ville pour un prix exorbitant. Pour vous donner une idée, on paye 18 bats (soit 40 centimes d'euros) pour deux billets de train. Pour aller jusqu'au centre ville ils nous en demandent 100 (après une longue et pénible négociation)! Tant pis, comme d'habitude on marche un bon moment avant d'atteindre la fameuse boulangerie. Rien de très fou pour vous, mais nous sommes très étonnés de voir du vrai pain... L'allemand qui tient la boulangerie en propose peut être 4 sortes, et on peut s'y asseoir pour boire un café. Un français retraité habitant la ville nous invite gentiment à sa table et discute avec nous de tout et de rien. Il n'a pas du parler français depuis un moment et a beaucoup de choses à dire sur la vie ici et le statut de pharang (étranger). Il nous dit que la nationalité thaïlandaise ou le visa permanent sont impossibles à obtenir, à quel point les démarches administratives sont compliquées, et les fonctionnaires corrompus. Depuis que l'on est arrivés dans l'est, on voit en effet pas mal de retraités occidentaux mariés la plupart du temps avec des thaïlandaises plus jeunes qu'eux... ( On vous en dira un plus par la suite car on étudie la question de plus près!) Il nous indique où se trouve la location de scooter et nous nous quittons, tout contents d'avoir pu discuter en français. Sur notre chemin, nous tombons nez à nez avec le Mékong et les retrouvailles avec ce fleuve si familier sont émouvantes pour Carole qui pense très fort à sa maman et à sa famille au Vietnam.
Le B O N H E U R pour Marin. Le premier sandwich qui a le goût de vrai pain et de vrai fromage.
Belle vue sur le Mékong
Nous prenons ensuite le scooter pour nous perdre dans la campagne aux alentours de la ville. C'est de loin le plus cher et le plus inconfortable des scooters que l'on a loué: on a tellement mal aux fesses que l'on est obligés de faire des pauses. Celle que l'on fait à midi est très chouette d'ailleurs. On s'arrête d'abord au bord d'une rizière ou le paysan nous fait de grands coucous. Un camion passe et le chauffeur n'en revient pas, il nous prend en photo avec son téléphone tout en conduisant.
On va ensuite manger chez des gens dont les chiens nous avaient couru après. Ils ne parlent pas un mot d'anglais mais on arrive comme on peut à commander une soupe et du riz frit. Pour 2 euros on aura mangé comme des rois! Ils sont très contents que l'on s'arrête chez eux, et faute de grandes discussions, on échangera de grands sourires. Carole baragouine quelques mots en thaï pour dire que c'est bon et demander l'addition . Ils comprennent. Victoire! On se fait des grands coucous et on leur dit au revoir .
On se ballade ensuite le long du fleuve mais les routes sont mauvaises et le scooter n'a quasiment pas d'amortisseurs alors on fait encore une pause! Un monsieur s'arrête et se met à nous parler... en thaïlandais bien sûr! On a beau lui montrer avec des regards vides et des grands sourires que l'on ne comprend pas un mot de ce qu'il raconte, il continue à parler avec nous comme si de rien n'était. On finit par comprendre que l'on est devant sa maison, que si l'on veut, on peut faire une sieste et qu'il nous servira de la papaye de son arbre et à boire si on a soif. Trop mignon.
On le remercie et on repart. Un peu plus loin on s'arrête au bord de l'eau pour prendre quelques photos et pareil, un monsieur se gare, allume sa cigarette et part dans une grande conversation avec nous. Pour le coup, on ne sait pas du tout ce qu'il essaie de nous dire mais ça a l'air intéressant... On lui fait de grands sourires et il est content. C'est dingue, les gens sont habituellement très gentils, même dans les zones dites touristiques mais ici, on sent qu'ils ont juste envie de nous parler pour nous connaître. C'est vraiment une super sensation.
Nous prenons le Train le soir pour rentrer à Udon Thani. Le chef de gare s'approche de nous sans qu'on lui demande quoi que ce soit, et nous indique très solennellement que notre train arrivera sur la plateforme n°1. Son ami flic le prend en photo pendant qu'il nous indique ce que l'on sait déjà, alors on le laisse la joie de nous aider. On pose même, parce qu'il gonfle le torse et prend un air sérieux: on ne veut pas gâcher son instant de gloire!
Dernière petite anecdote: en thailande tous les matins à 8 h et tous les soirs à 18 h l'hymne national retentit et il faut se lever! Ça nous fait vraiment rire à chaque fois alors voilà la petite vidéo (pas très bonne certes, parce qu'on essaie d'être discrets) sur le quai de gare.
Vendredi 9 décembre. Jour 30 :
Ce matin, départ pour Khon Kaen, grosse ville également desservie par le train. On espère y louer un scooter et aller voir deux trois endroits sympas aux alentours.
On dit au revoir à la dame de l'auberge qui était vraiment adorable. On lui dit qu'on prend le train pour Khon Kaen et nous répond tout simplement "ok je vous emmène". Dans ce pays, personne ne marche, tout le monde possède une moto ou une grosse voiture, et ils sont souvent ébahis de voir que l'on se déplace à pieds, de surcroit avec nos gros sacs. Elle nous emmène donc à la gare et on attend le train qui part à 14h00, en retard évidemment!
4 heures nous séparent de Khon Kaen et comme d'habitude, on passe un très bon moment dans le train.
Marin, capable de dormir à n'importe quel moment... On se demande de qui il tient!
Le fameux train thaïlandais.
La première classe... Pour les moines et personnes à mobilité réduite, nettement plus confortable?
On arrive à 18h dans la ville, on pose nos affaires et on sort se promener. Encore une fois on est les seuls à marcher dans les rues et on se fait surprendre par des chiens dans une ruelle sombre. Il y a un temple chinois charmant sur notre route, et au bord du lac les gens font du sport sur des machines en accès libre installées par la ville. Le pays est confronté à un taux d’obésité grandissant et on voit partout ce genre d'installations, ainsi que des balances postées un peu partout devant les supermarchés!
On a retrouvé la tour Eiffel
C'est une ville assez sympa, qui bouge, alors comme on arrive de nuit on fête notre premier mois en Thaïlande! On choisit le bar le moins glauque, c'est à dire celui sans prostitués (en apparence), et de bon standing (notre première fois!). Le spectacle est vraiment intéressant: on a le droit à un balai de serveuses toutes plus coquettes les unes que les autres qui remplissent notre verre à chaque fois qu'il se vide de quelques gorgées! Il doit bien y avoir 15 serveurs/serveuses dans le bar pour la dizaine de clients et c'est assez gênant toute cette attention... On rigolera bien quand même, et on se dit qu'on ne s'y fera jamais!
Le sceau à glace pour la bière on ne nous l'avait jamais faite celle-là...
Carole un peu étonnée...
Marin sceptique: "pas de glaçon dans la bière s'il-vous-plaît, j'ai une réputation à tenir"
Samedi 10 décembre. Jour 31 :
Aujourd'hui sera notre première mauvaise journée. Marin se rend compte que quelqu'un en France a piraté son compte en banque de quelque façon que ce soit, ou utilise ses identifiants bancaires. En tout cas on découvre des prélèvements anormaux sur Lyon qui ne sont pas de nous bien sûr, et on passera la journée bloqués à l'hôtel à essayer de régler la situation... Heureusement l'équipe Lesage est là et nous aide à distance. M E R C I pour tout :)
Dimanche 11 décembre. Jour 32:
8 h de train nous attendent aujourd'hui tout de même. Surin est une petite ville mais les alentours semblent intéressants encore une fois. Une fois arrivés on cherche désespérément une location de scooter pour le lendemain mais il ne semble plus y en avoir... Heureusement Marin trouve une adresse en dehors de la ville sur internet et les contacte par Facebook. Ils nous amèneront le scooter demain matin. Ce soir on fait notre première mauvaise expérience de bouffe depuis l'arrivée: des larves nagent dans la saumure de la salade de papaye et la soupe aux fruits de mer est immangeable. On en rit et on finit au seven eleven (supermarché).
Lundi 12 décembre. Jour 33:
On visite un petit temple hindou à 30km de Surin, tout mignon mais plutôt décevant comparé à ce que l'on a déjà vu. Oui on devient difficiles...
On se dirige vers un village d'éléphants plus au nord mais au bout de 30 km sous un soleil de plomb, on décide de rentrer en ville, découragés à l'idée de faire 90 kilomètres aller-retour. On a envie de se rafraîchir et on trouve un hôtel désaffecté qui accepte que l'on utilise leur piscine pour 2 euros. On est ravis de barboter et on a la piscine pour nous en plus! Le Soir on achète un vrai festin sur le marché mais on décide de le manger à l'hôtel car tout le monde nous dévisage et se retourne quand on passe. Même si les regards sont souvent bienveillants, c'est un peu fatigant à la longue et on n'a pas le courage d'être épiés alors que l'on mange tranquillement.
Mardi 13 décembre. Jour 34:
Départ pour Buriram ce matin, petite ville sans intérêt mais située à 60 km de deux temples khmers que l'on a envie de voir!
On se lève aux aurores pour rendre le scooter puis prendre le train. Arrivés à l'hôtel à Buriram, on pose nos affaires et on va à la gare routière se renseigner pour un bus qui nous rapprocherait des ruines, trop loin en scooter étant donné l'état des routes. On prend donc le bus jusqu'à la ville la fameuse ville de Prackon Chai mais nous avons une très mauvaise surprise. Contrairement à ce que l'on nous a dit à la gare de Buriram, ils ont supprimé les navettes qui allaient jusqu'aux ruines à 20 km de là et leur place, des chauffeurs de taxi nous attendent, nous demandant des prix exorbitants... On ne se fâche pas par parce qu'on ne peut pas se fâcher en Thaïlande, mais on leur dirait bien d'aller se faire f****! :). Depuis le début ici, les seules difficultés que l'on rencontres sont d'ordre "touk toukale": ce sont des arnaqueurs. Ils nous voient arriver de loin et conviennent entre eux d'un prix fou. Ils se liguent un peu contre nous et s'arrangent entre eux, et c'est dur d'en trouver un qui acceptera de baisser son prix... On s'éloigne donc de la gare et de ses vautours, un peu dépité, et on tente de trouver un scooter das la ville pendant 1 heure... Sans succès! Personne ne parle anglais et après deux ou trois magasins de motos, on nous renvoie vers des taxis. Non merci!
On se rabat donc sur un vieux remède de grand-mère quand le moral est en berne: la bière! On reste dans ce bar à discuter et Marin remonte vite le moral des troupes. Carole est un peu en colère contre tous ces gens qui voient les touristes comme des portefeuille sur pattes.Voyager, c'est être loin de chez soi, et la motivation que nous avons chaque jour vient de toutes les rencontres que l'on fait et de toutes les choses merveilleuses que l'on découvre. Du coup, lorsque la plan de la journée s’effondre, ça peut prendre des proportions un peu démesurées. Chaque jour est une nouvelle aventure, une nouvelle expédition et aujourd'hui on à l'impression qu'elle est vaine... Peut-être pas au final! C'est une expérience enrichissante même, car Marin remet les choses à leur place: "on est en Thailande, à l'autre bout du monde, c'est déjà exceptionnel." Et au bout de 5 min Carole va mieux : "prenons le prochain bus pour Buriram et recommandons des bières!" Bon, l'avantage d'être à deux, c'est que l'on peut toujours relativiser.
Quand on sort du bar au bout de quelques verres, on passe devant une sortie d'école et on vit le meilleur moment la journée. Comme il ne doit pas y avoir un seul couillon comme nous qui prend le bus pour cette ville, les enfants rient en nous voyant et hurlent même quand on passe à leur niveau. Certains se mettent sur la pointe des pieds pour montrer que Marin est grand et on nous prennent en photo. Même la vendeuse de glace s'y met, elle veut qu'on lui achète quelque chose et nous hurle dessus en riant. Toute la bière que l'on a bue nous permet d'être plus morts de rire que gênés. On se sent comme des stars, et quand on reprend le bus, on salue même la foule et les gens qui nous font des grands signes. G é n i a l. L'expédition ratée valait finalement la peine et tout est bien qui finit bien. Au retour on prend quelques photos mais les paupières sont lourdes et on s'endort très vite comme deux gentils ivrognes! Désolées!
On se rabat donc sur un vieux remède de grand-mère quand le moral est en berne: la bière! On reste dans ce bar à discuter et Marin remonte vite le moral des troupes. Carole est un peu en colère contre tous ces gens qui voient les touristes comme des portefeuille sur pattes.Voyager, c'est être loin de chez soi, et la motivation que nous avons chaque jour vient de toutes les rencontres que l'on fait et de toutes les choses merveilleuses que l'on découvre. Du coup, lorsque la plan de la journée s’effondre, ça peut prendre des proportions un peu démesurées. Chaque jour est une nouvelle aventure, une nouvelle expédition et aujourd'hui on à l'impression qu'elle est vaine... Peut-être pas au final! C'est une expérience enrichissante même, car Marin remet les choses à leur place: "on est en Thailande, à l'autre bout du monde, c'est déjà exceptionnel." Et au bout de 5 min Carole va mieux : "prenons le prochain bus pour Buriram et recommandons des bières!" Bon, l'avantage d'être à deux, c'est que l'on peut toujours relativiser.
Quand on sort du bar au bout de quelques verres, on passe devant une sortie d'école et on vit le meilleur moment la journée. Comme il ne doit pas y avoir un seul couillon comme nous qui prend le bus pour cette ville, les enfants rient en nous voyant et hurlent même quand on passe à leur niveau. Certains se mettent sur la pointe des pieds pour montrer que Marin est grand et on nous prennent en photo. Même la vendeuse de glace s'y met, elle veut qu'on lui achète quelque chose et nous hurle dessus en riant. Toute la bière que l'on a bue nous permet d'être plus morts de rire que gênés. On se sent comme des stars, et quand on reprend le bus, on salue même la foule et les gens qui nous font des grands signes. G é n i a l. L'expédition ratée valait finalement la peine et tout est bien qui finit bien. Au retour on prend quelques photos mais les paupières sont lourdes et on s'endort très vite comme deux gentils ivrognes! Désolées!
Mercredi 14 décembre. Jour 35 :
Nous passons à nouveau 8 heures dans le train, et profitons des paysages et des dernières heures dans l'Isan. On ose même demander aux vendeuses de les prendre en photo et elles acceptent avec joie. Les gens sont vraiment gentils ici.
Du temps et encore du temps pour des essais photographiques...
Le temps se découvre!
Cette vendeuse pose fièrement. Ce sont bien des vers que vous voyez dans le panier.
Du coup la vendeuse de fruits aussi veut sa photo! On lui achètera quelque chose à elle au moins...
Comment on mange pour 1 euro dans le train...
Le soir, nous arrivons à Bangkok à 18h30, puis le temps d'aller jusqu'à chez Greg et Aan ils est déjà 20h30 ( cette ville est vraiment immense). On a vraiment besoin d'une douche alors on les embrasse de loin mais on est très heureux de se retrouver! On met ensuite les pieds sous la table et ils s'occupent de nous comme des amis de longue date... Ça fait chaud au cœur. Nous voilà chez un couple avec qui nous n'avons partagé qu'une soirée il y a un mois, dans une des plus grandes villes du monde, et on se sent pourtant comme à la maison. La vie est parfois surprenante... Bangkok nous voilà à nouveau!
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