Phnom Penh - Sud du Cambodge
Mardi 10 janvier. Jour 69:
Nous quittons ce matin Battambang pour Phnom-Penh, la capitale du pays! On nous a pas mal conseillé de ne rester qu'un jour pour voir les musées, la ville étant apparemment très bruyante, surchargée et fatigante. On restera deux nuits parce qu'on pense qu'elle vaut le coup d'oeil quand même !
Pendant nos 5 heures de route, on a le temps de voir de très beaux paysages, mais aussi de se faire une idée de la conduite des chauffeurs cambodgiens: sportive. Même sur la petite route défoncée en terre battue qui mène à la capitale, le conducteur du bus foncera, soulevant la poussière sur son passage en klaxonnant comme un fou. Quand nous arrivons, nous découvrons que notre auberge est malheureusement assez sale, hormis la terrasse très sympa sur le toit où nous prenons 5 minutes pour décider quoi faire!
Après avoir trouvé un restau encore ouvert à 14h ( 'les cambodgiens déjeunent à 10h) nous nous Balladons au hasard dans le centre, nous asseyons un moment au bord du Mékong, et faisons la rencontre de milliers de pigeons devant le palais royal (qu'on ne visitera pas d'ailleurs). C'est 20 dollars l'entrée, ça ne semble vraiment pas fou et on se dit qu'on a deja vu des masses de bâtiments somptueux ! À la place on observe les scènes de rue en faisant le triste constat de pas mal de pauvreté ... Baucoup d'enfants pieds nus, vêtements sales et cheveux ébouriffés trainent dans les rues. Je me fais même arracher mon sac rempli de papiers et de cannettes vides par des enfants qui pensaient qu'il était plein !
La devanture du palais royal
Ca nous change des portraits royaux de Thaïlande! Le roi est à l'image de son peuple: rigolo
Quand on vous disait qu'il y avait beaucoup de pigeons...
La petite vendeuse de pop corn
Le soir, nous mangeons dans le centre et on est surpris de voir que comme en Thaïlande, le tourisme sexuel est important. On voit également pour la première fois pas mal de vieux expat' au bras de très jeunes cambodgiennes, bien trop belles pour eux. Beaucoup de gosses viennent réclamer des sous sur les terrasses bondées de touristes et des vielles dames, elles, vendent toutes sorte de babioles pour subsister ... Malgré tout ça, on trouve que la ville à son charme. Ses habitants nous font rire, et même si les tuk' tuk' nous soûlent bien plus que nulle part ailleurs, les gosses sont malins, les gens souriants et tout le monde semble se côtoyer dans un joyeux bordel. Nous rentrons nous coucher tôt et nous changerons d'auberge demain car celle-là ne convient vraiment pas!
Mercredi 11 janvier. Jour 70:
Nous profitons du petit déjeuner à 1 dollar de l'auberge avant de la quitter et de partir pour une journée assez spéciale... Nous avons besoin de forces!
Nous voulons visiter la prison N 21, où ont eu lieu les pires horreurs sous le régime khmer rouge. Cette prison, comme beaucoup d'autres dans le pays, était un lieu de torture puis d'exécutions massives. Visiter les lieux revient à visiter des camps de concentration en Pologne ou en Allemagne: ça vous fait froid dans le dos et vous donne envie de vomir.
On dirait presque un endroit normal
Les cellules construites à l'arrache étaient vraiment d'une étroitesse impressionnante
Avec nos guides audio, nous faisons pendant 2 heures le tour de cet ancien lycée converti en prison par Polpot en 1975, lui qui voulait interroger tous les "traîtres", tous les "ennemis" du régime en les tuant à petit feu. Nous écoutons les témoignages bouleversants d'un poignée de rescapés (sur les 20 000 personnes tuées ici) et prenons la mesure de la souffrance endurée par le peuple cambodgien durant cette période. Certains visages, perdus au milieux de centaines d'autres sur les murs couverts de photos nous ont arraché les larmes. Plonger dans leur regard était douloureux, car on ne pouvait y voir que leur humanité. Voués à la torture et à une mort certaine, certains fixent l'objectif d'un œil hagard, d'autres semblent mortifiés mais tous restent très dignes.
Les jeunesses khmer rouge, enrôlés très tôt malheureusement... Les gardes avaient entre 10 et 15 ans
Des murs et des murs de photos de victimes, photographiés à leur arrivée à la prison, avec le matricule qu'on leur a attribué
On a réalisé un peu mieux la terreur qui régnait dans ce si beau pays pendant ces années ou un quart de la population à été décimée, tout en se disant que le pire était déjà arrivé, qu'il se reproduisait en ce moment même, et qu'il adviendrait à nouveau. Cette vielle question qui revient aujourd'hui, "comment cela a-t-il bien pu se produire", nous rappelle d'autres histoires toutes aussi sombres... Comme toujours on a trouvé un grand coupable parmi tant d'autres, Polpot, et on a martelé son nom. Sûrement est-ce plus facile de mettre un seul nom sur un crime, quand des milliers de personnes à leur petite échelle ont participé au massacre de leur frères, de leurs pères, et de leurs amis... Et si tout le monde était responsable dans cette histoire là aussi? Nous sommes sortis très tristes du musée, en pensant qu'on n'apprendra jamais rien de l'histoire puisque la cruauté est en chacun de nous.
C'est donc le moral dans les chaussettes que l'on sort de là, contents quand même d'avoir pu découvrir un peu plus sur l'histoire du pays. Et c'est sans compter sur la délicatesse des tuk' tuk' que nous passons la porte : ils nous halpaguent et on ne peut s'empêcher de leur répondre sèchement d'aller se faire voir. On rentre à pieds sous la pluie mais la ballade est plutôt sympa une fois l'averse passée: la ville semble un peu débarrassée de sa crasse puis le trafic reprend de plus belle.
On mange ensuite dans une gargote quand soudain, quelqu'un nous appelle dans la rue. Surprise: Elisabeth, que nous avions rencontrée sur le bateau à Battambang, descend fraîchement de son taxi! Nous sommes heureux de nous retrouver par hasard dans cette rue bondée, et dans une ville aussi grande! Ça nous remonte le moral de la voir et on se donne rendez-vous ce soir pour visiter le marché. La soirée sera plus joyeuse que l'après midi, promis.. On marche tous les trois dans la ville jusqu'au marché de Phnom Penh qui est assez décevant: la nourriture est pleine de mouches et de moucherons et les stands encore une fois peu alléchants alors nous mangeons un resto. On passe une bonne soirée tous les trois à discuter et on prévient Elizabeth qui hésite pour sa journée du lendemain: c'est presque un devoir d'aller voir la prison pour connaître un peu mieux l'histoire du pays. Par contre ça ne va pas être une partie de plaisir !
Jeudi 12 janvier. Jour 71:
Nous quittons ce matin le joyeux bazar de Phnom Penh pour rejoindre le sud et la ville de Kampot plus précisément. Dans le bus nous rencontrons Aurélie, made in France (youhou) qui voyage seule en Asie pour un bout de temps. Une fois arrivés à Kampot on cherche même un hôtel ensemble et on trouve ce qu'il nous faut pour 5 dollars ! La chambre n'est vraiment pas top mais ça ira le temps d'une nuit. Nous visitons ensemble la manufacture de poivre en dehors de la ville et le soir nous mangeons ensemble au restaurant ! Comme le courant passe très bien on se dit qu'on se retrouvera le surlendemain pour l'île du lapin, une jolie petite île à voir dans le coin.
Le poivre est sélectionné à la main. Ça ne rigole pas!
La french team!
Vendredi 13 janvier. Jour 72:
Nous louons un scooter et quittons la ville car même si l'ambiance est très bonne, on nous a vanté les mérites de ce petit village de bungalows au bord de la rivière, plus au nord de Kampot. En effet la ville attire pas mal les voyageurs un peu hippie qui logent tous au bord de l'eau, profitent de l'animation de la ville le soir. Ça vaut le coup de vivre l'expérience et de dormir quelques jours dans une petite cabane à 5 dollars! C'est très limite niveau confort mais très charmant.
Le palace
Nous passons donc la journée assis sur le ponton du petit restaurant à bavarder, lire et faire le blog dans une ambiance très détendue. Tous les babas cool autour de nous possèdent des gros sachets de cannabis et nous disent que ça coûte une misère! On comprend un peu mieux pourquoi la ville attire autant : non loin de la frontière avec le Vietnam ou apparemment tout pousse, ils semble aisé de se procurer et de consommer les précieuses feuilles. Tout le monde excepté nous passera la journée à fumer, sauter dans l'eau et manger la délicieuse cuisine que prépare "mama", la cambodgienne qui tient les lieux avec "papa" et toute la famille. Délicieuse journée ...
Le soir on mange la évidemment, un repas cambodgien délicieux. On assiste à un beau spectacle, celui de la pleine lune, et quand il se fait tard on dit au revoir à "papa" et "mama" et on va gentiment se coucher.
Samedi 14 janvier. Jour 73:
Comme prévu, nous retrouverons Aurélie aujourd'hui (rencontrée avant hier) pour se rendre sur l'île de lapin. On a d'abord une heure de scooter jusqu'à la ville de Kep (réputée pour ses crabes ) puis 30 minutes de bateau.
Les routes sont assez catastrophiques ici!
On se pointe tous les trois comme des fleurs à l'embarcadère et ce n'est pas aisé de trouver un arrangement pour le bateau. Finalement nous partageons le prix trajet avec Aurélie et un couple d'Australiens adorables avec qui on sympathise tout de suite. En attendant le bateau, on discute beaucoup avec eux, entre autres parce que nous envisageons l’idée d'aller travailler en Australie pour recharger les caisses dans quelques mois. On nous l'avait déjà dit, mais Rosemary nous rappelle que son paquet de cigarettes lui a coûté 30 dollars, et que Marin devra arrêter s'il veut économiser des sous. Un des chauffeurs présents semble abasourdi par le prix (un paquet coûtant 80 centimes au Cambodge) et demande alors une cigarette. Il l'a regarde attentivement pendant quelques instants puis la sent comme sil s'agissait d'un bon vin. Quand je lui demande s'il fume il répond que non, mais qu'il la gardera pour une grande occasion. A ce prix là, elle doit être exceptionnelle me dit-il, puis il l'a met dans sa poche.
Nous passerons une super journée détente et rencontre sur cette petite île encore assez sauvage ! L'eau n'est pas aussi belle que ce qu'on avait vu avant mais on ne va pas jouer au difficiles, c'est très mignon quand même et c'est toujours un bonheur de se baigner dans une eau presque tiède.
Une belle table composée de sang français, suédois, italien et australien!
La belle Aurélie
Michèle, 60 ans, serviette taille haute et gainante en place!
La journée passe très vite et il est vite l'heure de prendre le bateau... On assiste à un magnifique coucher de soleil ensemble et on est ravis.
Il y a même un petit bout d'arc en ciel si vous arrivez à le percevoir!
De retour sur la terre ferme nous échangeons tous nos numéros dans l'espoir de se revoir dans les prochains jours. L'heure de scooter dans la nuit ne nous enchante pas des masses vu l'état des routes mais nous avons passé une journée formidable. En effet le chemin du retour est un peu compliqué et quand nous arrivons enfin à l'auberge nous avons juste besoin d'une bonne douche. Du coup sommes un peu fatigués (déjà) de la crasse de la chambre et de la salle d'eau surtout. Décidément on n'est pas encore des crados professionnels et on prendra un autre hôtel demain. Quand on prend des chambres un peu sales et peu confortables, on sent le besoin au bout d'un moment de pouvoir poser les pieds au sol sans chaussures et d'étaler nos affaires sans crainte ! Là ça fait trois jours et on a juste envie d'une chambre standard en dur avec salle de bain et toilettes !
L'eau ça creuse!
Dimanche 15 janvier. Jour 74:
Nous quittons avec regret le charme de notre petit bungalow pour une chambre en ville. Le temps est maussade alors on attend que les averses se terminent pour faire une petite ballade à scooter jusqu'au secret lake en fin d'après-midi. Ça nous permet de voir la campagne cambodgienne de plus près et de réaliser une fois de plus la beauté et la gentillesse des gens. On aura une fois de plus le droit à une ribambelle de sourires et on ne s'en lasse toujours pas.
La route nous a fait très très mal au c**! R O D E O!
Le fameux secret lake, qu'on trouve moins beau que toute la route qu'on a faite pour lui!
Pour ceux qui le connaissent j'ai trouvé ça très drôle: on dirait mon grand père à droite!
Le soir (décidément) Elizabeth nous dit qu'elle est arrivée à kampot comme nous et nois propose de passer la soirée a trois. On accepte avec plaisir et elle nous raconte que la prison à Phnom-Penh lui a glacé le sang également. Nous commençons par boire une petite bière dans notre nouveau petit hôtel de gens civilisés puis nous mangeons en ville dans un restaurant pas tip top!
Lundi 16 janvier. Jour 75:
Aujourd'hui nous retrouvons Rosemary et Micky, le couple d'Australiens rencontré il y a deux jours sur l'île du lapin. Ils nous invitent à faire un grand tour dans les alentours de Kampot car ils ont un chauffeur privé... Eh oui c'est donc avec le chauffeur de tuk' tuk' le plus sympa du monde que nous découvrons les marées salants aux alentours, ainsi qu'un petit temple magnifique datant du 9ème siècle découvert dans une grotte. Les paysages sont magnifiques, les routes défoncées et on est heureux d'avoir rendu le scooter.
Petit café avant une bonne journée!
Rencontre avec des buffles
Et par la même occasion point de vue sur les touristes! Je ne fais pas caca je prends la photo!
Notre tuk' tuk'!
Marin a trouvé sa voie! Il dénote avec les autres chauffeurs c'est sûr...
Notre vrai chauffeur, Liso, se repose le temps de la photo!
Les marées salants
Un travail de titan! Cette femme est courageuse...
On a même regardé un petit film sur le processus de récolte du sel!
Ceux-là sur leur immense vélo étaient vraiment trop mignons!
Marin explore la grotte!
Ici ce ne sont pas les arbres mais les stalactites qui ont envahi le temple!
Ils sont partout!
Nous voilà repartis! Les fesses souffrent mais on en prend plein les yeux!
C'est fou tout ce que l'on peut transporter avec une moto!
Après cette excellente journée, Micky et Rosemary nous emmènent manger dans le meilleur restaurant qu'on l'on ne s'est jamais offert depuis notre arrivée, et nous goûtons à toute sortes de plats délicieux. C'est dingue comme ils sont gentils. On essaie de négocier à chaque fois mais ils sont heureux de nous traiter comme leurs propres enfants et refusent de partager quelque frais que ce soit. Rosemary nous dit qu'elle aimerait que son fils, s'il voyage un jour, tombe sur des gens comme eux. Et en effet il aurait de la chance...
Après une bonne journée, un bon repas!!!
Marin heureux! Il mange un poulet fourré au jambon et au fromage avec sa sauce aux champignons... On ne savait même pas que c'était comme ça à la base mais c'est un vrai cordon bleu tout simplement qui ne vient pas d'un supermarché! Les ploucs..
Après ce S U P E R restau, ils nous invitent à les suivre à Kep ( à une heure d'ici ) pour se baigner dans la piscine de leur hôtel. Bien sûr nous ne pouvons pas refuser et n’arrêtons pas de nous dire que nous passons une super journée. Leur hôtel est magnifique, sur une colline, avec plein de bungalows tous plus luxueux les uns que les autres. Juste incroyable. La piscine est immense et la baignade un régal! On n'a jamais été dans un aussi bel hôtel de notre vie, à part à Bangkok dans l’hôtel du cousin de marin tiens! On en aura fait des choses inattendues pendant notre voyage...
Au moment de se quitter, on est vraiment tristes. On se fait des gros câlins comme si on était de la même famille et on se dit à bientôt en Australie. Nous sommes obligés de passer les voir à Sydney, de quelque façon que ce soit ! Nous rentrons avec Liso, très émus de tant de gentillesse... On a le sourire jusqu'aux oreilles et on ne mange pas tellement on s'est gavés au restaurant dans l’après-midi.
Mardi 17 janvier. Jour 75:
Aujourd'hui nous partons au Vietnam, enfin ! Nous sommes un peu tristes de quitter le Cambodge après ces deux semaines formidables, mais tellement excités à l'idée d'aller au dans ma famille ! Depuis deux semaines on ne pense qu'à ça et on a du mal à croire que ça se rapproche autant. Nous ne décollons qu'à 15 h et en attendant, nous faisons un peu de blog car nous prenons un sacré retard de jour en jour... le bus de 15h nous amène à la frontière à Ha tien à 17 h et de là, nous devons attendre un autre bus vietnamien cette fois-ci pendant une bonne heure rien que pour aller jusqu'à la station de bus la ville.
Notre bus couchette est censé partir à 21h30 et arriver à Saigon à 06h00 du mat' le lendemain! Quelle émotion lorsque l'on passe la frontière ...
Le Vietnam est là à quelques centaines de mètres!!!
Nous attendons sagement le bus de nuit à la gare avec d'autres personnes rencontrés lors de notre attente à la frontière. Nous mangeons ensemble et Seront tous les uns à côté des autres dans le bus. On a un peu brûle les étapes avec eux mais c'était bien drôle!
Vietnam on arrive!!!!!!!!!!!!!!! Retour aux sources et présentation de mon grand Marin à ma famille, ça va être intense! A très vite!















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